La distribution automatique, ou Vending pour les amateurs d’anglicisme, est un petit secteur dans le monde du commerce alimentaire ou de la restauration. Et pourtant, tout le monde a utilisé un distributeur automatique au moins une fois dans sa vie… voir presque tous les jours. Chacun en a une image, une perception, un souvenir plus ou moins bon.
Le distributeur automatique est lui aussi en quelque sorte l’Arsène Lupin de l’entreprise et des lieux publics : “Vous m’avez vu, mais vous ne m’avez pas regardé”.
Plongeons-nous si vous le voulez bien dans l’univers du Vending, ses acteurs et ses évolutions : C’est parti…
Zoom sur les acteurs de la distribution automatique
Les sociétés du secteur sont communément appelées « gestionnaires de distributeurs automatiques”. Je préfère plutôt le terme d’exploitant pour inclure la notion d’action et d’adaptation au potentiel d’utilisateurs et de consommation. Officiellement, le syndicat de la profession NAVSA dénombrait un millier de gestionnaires /exploitants de distributeurs automatiques en 2020 (dont 1/3 environ en Ile-de-France) alors qu’ils étaient 1250 en 2010 : cela fait tout de même 25% d’acteurs disparus en une décennie. Vous y rencontrez trois grands types d’acteurs dont l’origine et les actionnaires peuvent apporter un éclairage instructif sur leur démarche de services et l’adéquation à vos attentes :
1) “World company” à envergure nationale ou multi-régionale appartenant à des fonds de pension ou le bras armé d’industriels agro-alimentaires spécialisés dans le café et les boissons chaudes. Ce type de structure s’est développé en rachetant et agglomérant des acteurs locaux dès les années 90 pour certains. Nous ne donnerons pas de nom mais vous pouvez me poser la question si nous nous croisons un jour 😉
2) Acteurs régionaux majeurs : seulement 23 sociétés réalisent un CA supérieur à 5 M€ et 79 acteurs un CA supérieur à 1,5M€, notamment NEOCORNER avec un CA 2019 de 4M€ (+12% et on va oublier les performances 2020 pour l’instant si vous le voulez bien ;). Il s’agit majoritairement d’entreprises familiales de proximité dont les plus dynamiques et pérennes se regroupent dans des structures nationales comme PRODIA+ (dont NEOCORNER est d’ailleurs membre fondateur).
3) Artisans locaux : cela représente 92% de la profession en raison d’un marché très géolocalisé pour assurer le dépannage des appareils automatiques dans les plus brefs délais. La prestation est comparable à celle d’un plombier ou chauffagiste : il y en a aussi des très bon et pas forcément plus cher!
Que se passait-il déjà avant la COVID ?
Le secteur de la distribution automatique a subi régulièrement et progressivement de nombreuses entraves depuis 20 ans :
- Passage à l’euro en 2000 qui a nécessité des investissements conséquents pour changer les monnayeurs ou les adapter
- Développement des jours de RTT début 2000 pour le plus grand bonheur des salariés mais entamant la consommation sur les distributeurs de 5 à 10% selon le régime de RTT de l’entreprise (salarié pas là = pas de vente au distributeur !)
- Interdiction des distributeurs dans les écoles en 2005 : Perte d’une source importante de consommateurs qui, entre nous, se reportent certainement sur d’autres commerces alimentaires pour combler leurs petites fringales.
- Développement de la mode individualiste des capsules polluantes et des petites machines un peu partout dans les bureaux provoquant une érosion naturelle des consommations au distributeur à usage collectif.
- Double augmentation successive de la TVA en deux ans entre Nicolas Sarkozy et François Hollande passant de 5,5% à 7% en 2012 puis 10% en 2013. Et oui ça c’est bon pour les finances de l’État ! Mais petit problème technique : comment payer 0,364€ttc au lieu de 0,35€ttc, ou 0,417 au lieu de 0,40 avec des pièces de 5cts ? Du coup, qui finance l’augmentation de la TVA : Le consommateur ou le gestionnaire /exploitant ?
- Forte inflation dans les mêmes périodes du coût des matières premières par le développement de la consommation de café et chocolat dans des pays comme la Chine et l’Inde, cumulée avec l’explosion du coût du pétrole utilisé pour les gobelets et les tournées d’intervention chez les clients.
Et maintenant, que nous prépare de bon l’avenir … voir de meilleur post-COVID ?
TELETRAVAIL : Le travail à distance se développait lentement mais sûrement dans les moyennes et grandes entreprises. La COVID a joué un rôle de catalyseur et d’accélérateur, et nous projetons une perte annuelle de 25 à 30% des consommations à périmètre d’appareils automatiques constant (pas de présence = pas de consommation)
TRANSITION ECOLOGIQUE : Nous avons l’obligation de supprimer tous les gobelets en plastique dans les distributeurs automatiques au 30 juin 2021. L’intention est louable et résulte d’une démarche nécessaire. Seulement les impacts sont particuliers dans le secteur du Vending : perte de marge à financer avec le gobelet carton (coût x2 à x3 pour le compostable par rapport au gobelet plastique recyclable) + augmentation des coûts d’exploitation à cause de passage plus régulier (15 à 20% de capacité en gobelets supprimé selon les modèles de distributeur)
FLEX-OFFICE : L’un des maux de la profession consistait à placer trop d’appareils par rapport au potentiel de consommateurs. L’organisation de certaines entreprises en flex-office permet de s’adapter au taux de présence des collaborateurs, augmenter le nombre de personnes présentes tous les jours et ainsi augmenter le nombre de consommation par équipement. C’est (enfin 😉 ) une bonne nouvelle ! Cela va-t-il compenser le télétravail et financer la transition écologique ? Wait and see…
Pour notre prochain éclairage, notre prochain post, nous aurons le plaisir d’aborder la Distribution automatique sur le versant du Marché et des consommateurs. D’ici là, si vous souhaitez en savoir plus, si vous avez besoin de conseils sur un projet, parlons-en dès que vous êtes prêt : un coup de fil, une visio ou le formulaire à votre disposition en haut à droite pour prendre contact.
À très vite 🙂